L’aérodrome de Gap-Tallard

L’aérodrome de Gap-Tallard

Une base militaire et commerciale

L’aérodrome de Gap-Tallard est construit en 1931, un an après la fondation par Charles Picard de l’Aéro-Club Alpin. Mais la Seconde Guerre mondiale marque un coup d’arrêt au développement des activités aériennes. En octobre 1943, les autorités allemandes, par crainte de possibles atterrissages des alliés, demandent la neutralisation de la piste de l’aérodrome alors occupé par l’armée italienne. Au sortir de la guerre, de nombreux travaux sont donc nécessaire pour permettre la réhabilitation des pistes endommagées. À partir du 23 novembre 1962, l’aérodrome est ouvert à la circulation aérienne publique et, en janvier 1969, il est géré par la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Gap. Il représente alors le seul moyen de communication aérien des Hautes-Alpes et surtout de l’aire gapençaise, Désenclavant ainsi le département, il permet notamment à la compagnie Air Alpes de proposer des liaisons entre Gap et Paris.

La formation d’un aéropôle

Le milieu des années 1970 est une période de difficile pour l’aérodrome. Le manque de fréquentation de la ligne Gap-Paris et les problèmes techniques des pistes conduisent à la suppression de la ligne. La structure est également menacée par un projet d’une possible construction d’un aérodrome entre Sisteron et Thèze. En 1975, la Région Sud-Est de l’Aviation Civile lance un programme économique permettant aux aérodromes des Hautes-Alpes de se doter des équipements qui leur fait le plus défaut. Cela permet à l’aérodrome de Gap-Tallard d’ériger des hangars à avion et de tracer des balisages de nuit et d’obstacles.
Quelques années plus tard, en janvier 1984, la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Gap cède la gestion de l’aérodrome à un Syndicat Mixte. En mars 1991, le Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (S.I.V.U) prend le relais et est chargé de de la conception, de l’aménagement, de la promotion et de la commercialisation du site. Il a pour vocation de développer des activités nouvelles en s’appuyant sur la renommée de l’aérodrome. Un parc d’activités économiques à vocation aéronautique, l’aéropôle de Gap-Tallard, se développe à proximité. Le C.N.E.S (Centre National d’Études Spatiales) y dispose par exemple d’une base de lancement de ballons stratosphériques.

Une base sportive reconnue

Le développement des activités sportives est également privilégié afin de tirer des bénéfices des conditions aérologiques et climatiques exceptionnelles, mais aussi du magnifique cadre paysager avec au nord le massif des Ecrins, à l’est le lac de Serre-Ponçon, à l’ouest la Drôme et au sud, les gorges du Verdon. L’aviation est la première discipline concernée. Dans les années 1930, l’aérodrome est l’un des étapes du Tour du Sud-Est organisé l’Aéro-Club de Provence.
Dans les années 1970, le site devient, un grand centre de vol à voile et d’aviation légère, mais elle est surtout la première plate-forme européenne de saut en parachute, une activité passée du domaine militaire au celui des loisirs grâce notamment au progrès technique et l’utilisation de voiles rectangulaires. L’aérodrome accueille d’ailleurs en 1995 et en 2003 la Coupe du monde de la discipline. Il s’impose en outre comme un centre d’entraînement des équipes nationales de différentes disciplines parachutistes comme le vol relatif, la voile contact, la voltige. Toutes ces activités peuvent utiliser la piste principale revêtue d’une longueur de 965 mètres sur 30 mètres de large, d’une piste en herbe d’une longueur de 700 mètres sur 80 mètres de large et d’une mini-piste d’une longueur de 443 mètres sur 10 mètres de large.
La notoriété de l’aérodrome s’affirme avec l’organisation de la première édition du Mondial de l’Air en mai 1998. Il s’agit alors de créer une manifestation annuelle d’envergure internationale, capable de dynamiser, de valoriser et de regrouper en un même temps et en un même lieu, l’air sous toutes ses formes : loisir, science et environnement. Les organisateurs misent sur une large stratégie de communication et l’événement est relayé par la presse quotidienne régionale et spécialisée, mais aussi par la radio et la télévision. Le succès est alors au rendez-vous : la première édition rassemble 151 exposants dans le domaine de l’aviation de loisir, 42.000 visiteurs et 1080 scolaires… Une deuxième édition est organisée en 1999.
Aujourd’hui, l’aérodrome est considéré comme le principal centre européen multi-sports aériens : on y pratique à tous les niveaux, depuis le baptême, outre le parachutisme et le vol à voile, le parapente, l’ULM, l’autogire et le vol en Montgolfière.

Sitographie

L’aéroclub alpin : http://www.aeroclubalpin.fr
Alpes-envol : http://www.alpes-envol.fr

Piras, Isabelle